A entendre ce mot, Fontfrède, les Cérétans ne sont jamais insensibles; c'est un peu comme si ce lieu leur appartenait un peu à chacun; il est leur patrimoine.
A une demi-heure de route de Céret, à deux heures de marche, Fontfrède s'inscrit comme mémoire de ce qui fut et qui se perpétue de nos jours, intact. Ses arbres, son eau fraîche, son balcon ouvert sur toute la plaine du Roussillon jusqu'à la mer, son altitude, en font un site privilégié où, quand vient la chaleur de l'été, il est bon de respirer l'air de la montagne.
Les châtaigniers, les pins, les hêtres se disputent la place. Par les sentiers qui enjambent la crête, un paysage différent s'offre aux randonneurs et, du Pic des Salines, le panorama sur l'Espagne se mérite.
Cette proximité de la Catalogne sud nous est rappelée par la stèle des Évades de France : nombreux sont ceux qui, durant la dernière guerre franchirent la frontière, guidés par des "passeurs" pour aller retrouver les forces libres, ce qui valu la croix de guerre à la ville de Céret.
Là-haut, le passé et le présent, restent étroitement liés et, si le 15 août était la date qui s'inscrivait chez les Céretans comme jour de rencontres amicales, familiales et chaleureuses, il est heureux de constater que depuis l'année dernière, une initiative municipale a permis de redonner un élan festif et convivial à ce site de Fontfrède. Cette année encore et les années à venir, espérons-le, le jour du 15 août, il fera bon entendre couler la fontaine, suivre du regard les méandres du Tech, et déguster au son de la musique et des chants, le traditionnel repas à la Catalane.